E14. De l’expérience simple à la complexité de la vie

Cette expérience de vivre un engramme et d’en subir les effets secondaires, vous l’avez certainement déjà vécue dans votre vie. Imaginons qu’un jour, étant jeune, vous vous êtes pincé les doigts dans une porte du salon et avez enregistré la scène comme douloureuse et à fuir. Dans ce souvenir, il y a la porte, la douleur dans les doigts, la poussée de chaleur et une voix qui disait à ce moment-là « sort de là ». En fait il y a toutes vos 52 perceptions et pensées enregistrées dans un petit film détaillant l’incident.

Cet incident est passé depuis maintenant des années. Vous êtes connu pour avoir un toc : à chaque fois que vous arrivez à une porte, vous hésitez, devenez nerveux, faites craquer vos doigts et faites preuve d’efforts pour sortir par elle. Ce n’est probablement pas votre cas, car vous n’avez pas cet engramme, avez-vous déjà observé de tels comportements aberrés ? Voyons les similitudes de cet exemple avec le test du pincement :

  1. la douleur et tout ce qui se passe durant l’incident sont enregistrés dans la mémoire (pincement des doigts et les conditions du moment tragique, en fait un film avec ses 52 perceptions, ou 52 enregistrements parallèles) ;
  2. un temps de latence permet d’ « oublier » l’incident original (les années passent) ;
  3. le réveil de la douleur en version mentale est provoqué par un élément similaire (approche d’une porte ou phrase anodine de rappel « peux-tu sortir de là ? »), c’est la restimulation ;
  4. cette restimulation, par principe, superposent les sensations passées rappelées sur celles du temps présent et réduit les facultés de la personne à différencier les choses (s’ajoute donc qu’elle a chaud, peur, doit faire craquer ses doigts, besoin de s’éloigner,…). Cela rend son comportement inadapté, illogique, et cela la rend nerveuse. On appelle cela l’aberration.
  5. En option, la victime parle de son toc avec des explications censées être logiques, pour rassurer sur sa vraie capacité originale de passer une porte normalement. Ce mélange, déroutant parfois jusqu’aux meilleurs en logique et bon sens, s’appelle la justification.

Et le phénomène des effets secondaires est encore là, il persiste, afflige la personne et les autres… Lasse, la personne oublie sa tare, prétend être ainsi, l’impose aux autres, ne remarque plus son aberration, agace ceux qui ne l’ont pas, somatise éventuellement, devient aigre et difficile, vieilli trop vite.

Les effets comportementaux ou aberrations sont une chose, mais si du contenu de l’engramme concerne le corps, il y aura un effet secondaire avec le corps. On parlera alors de problèmes psychosomatiques. Connaissez-vous quelqu’un qui guérit mal d’une blessure ? Et bien à cause de la restimulation, la charge dans le mental continue de produire la scène de douleur de façon subconsciente, à l’insu de la personne, et cela enraye le processus naturel de guérison, malgré la volonté de la personne.

Étouffer la restimulation ou les symptômes apparents perçus reporte au lendemain l’apparition du mal qui cherche en fait à se résoudre. L’effacement total de la charge mentale serait la solution durable, puisqu’elle est la source réelle de l’aberration.


À retenir :

Événement douloureux → oubli → restimulation → aberration/somatique → justification

Contenu de l’incident douloureux = forme de l’aberration/somatique

Restimulation = prolonger l’aberration, recommencer, revivre, pas de liberté de choix


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